Une femme se retrouve assignée à résidence pour neuf longs mois, victime de l’arbitraire. Dans son pays, Zamba, les gouvernants nommés Anges Bienfaiteurs font régner la terreur. Le chef des miliciens, Arsène Kâ, s’empare des biens privés et tue en toute impunité.
La narratrice écrit l’histoire de sa famille et de son pays. Elle tisse et retisse le lien entre elle et ce peuple de Zamba qui n’en finit pas d’attendre l’aurore. Sensible et poétique, ce roman, en dressant un tableau intime et politique, fait le plaidoyer des peuples de la nuit.
Extrait
« Je me souviens de ce mot qu’Ida m’a envoyé au début de ma résidence surveillée :
Revenons à toi, à ton histoire présente. Tu peux survivre seule dans cette chambre même sous haute surveillance d’Arsène Kâ. Tu peux survivre à une seule condition. Libère-toi de ce visage
qui te hante nuit et jour. Où est-il, ton homme ? J’apprends qu’il suit les traces des Anges. De toute façon, ça faisait longtemps qu’il ne te regardait plus. Libère-toi de ce visage que tu ne connais pas vraiment. Il peut te réserver bien des surprises si tu n’y prends garde. Vivre entre quatre murs n’est pas le plus terrible. Ce sont les cloisons intérieures, difficiles à abattre, qui assassinent la vie d’une femme. C’est ce que je me dois de te dire…»
L’auteure :
Tanella BONI est philosophe, poétesse et romancière. Depuis plus de 30 ans, son œuvre prolifique composée de romans, nouvelles, essais ou encore recueils de poèmes en fait une figure de la littérature ivoirienne à la fois classique et contemporaine. Née en Côte d’Ivoire, elle habite le monde et écrit au-delà des frontières. Son troisième roman, Matins de couvre-feu est paru pour la première fois en 2005, il a reçu le prix Ahmadou Kourouma la même année. Ce texte n’a pas perdu, depuis, une once de son intensité et, aujourd’hui encore, résonne douloureusement.
Contact Presse :
Sarah MODY
sarah.mody@nimba-editions.com