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Les Aquatiques disponible dans les bonnes libraires !

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Vingt ans après la mort de sa mère, Katmé Abbia, enseignante, apprend que la tombe doit être déplacée. Son mari, Tashun, préfet de la capitale, voit dans ce nouvel enterrement l’occasion providentielle de réparer les erreurs du passé et surtout de donner un coup d’accélérateur à sa carrière politique. Quand Samy, artiste tourmenté, ami et frère de toujours de Katmé, est arrêté et jeté en prison, les ambitions politiques de son mari entrent en collision avec sa vie et la placent devant un choix terrible.

Porté par une écriture puissante où l’âpreté du réel le dispute à un humour à froid, Les Aquatiques est à la fois le portrait intérieur d’une femme qui se révèle à elle-même et une réflexion profonde sur les jeux de pouvoir dans une société africaine contemporaine.

Extrait :

« On a enterré Madeleine, la première fois, il y a vingt ans. Quelque part, au milieu de nulle part. Un enterrement bâclé, à la hâte, un peu à l’image de ce que fut sa vie. Elle avait vécu avec faste et était morte à trente-neuf ans, pauvre comme Job. Sa famille trouva un lopin de terre, pas trop cher, pas trop près, où personne ne pourrait venir réclamer le mètre carré sous lequel elle serait ensevelie. Un paysan de l’agglomération de Fènn où elle avait grandi, ancien camarade de classe, ex-amoureux éconduit aussi disait-on, avait fait preuve de commisération et accepté sans trop barguigner de céder, à l’extérieur du village, pour une somme dérisoire, un bout de terrain dont la superficie fut estimée au plus juste, au plus net. Madeleine Lapteu mesurait un mètre et soixante-deux centimètres. Le cercueil mesurerait un mètre et soixante-dix centimètres de longueur. Son tour de taille, avant sa mort, était de quatre-vingt-seize centimètres. Après l’accident, après l’hôpital, elle perdit quelques centimètres. Tous ceux qui la virent s’accordèrent à dire qu’elle avait même carrément maigri. Le prix du bois n’étant pas donné, la largeur du cercueil pour une moitié de tour de taille fut donc arrêtée à quarante centimètres. Et puis le zinc, dépense supplémentaire, le zinc qui coûtait si cher, mais indispensable, qu’on obtint à bon prix. La profondeur de la fosse, le carrelage des parois, la dalle qui recouvrirait la tombe, le sable, le ciment, l’eau, le gravier, la chorale, la main-d’œuvre – celle des fossoyeurs, des pleureuses, des tireurs de coups de feu et du prêtre –, la location du fusil de chasse, les munitions ; tout avait son prix, on s’en tint au nécessaire, au minimum, aucun gaspillage ne fut permis. À la fin de la messe, le cercueil fut scellé. L’eau bénite aspergée. Le prêtre prononça les prières litaniques, on chanta Libera me. Sennke, la deuxième fille de Madeleine, balbutia en sanglotant les derniers adieux à sa mère, et l’assistance, comme il se doit, fut émue. L’aînée, Katmé, se tint coite. Ni larmes. Ni rien. On lui secoua l’épaule, une voix murmura « Dis au revoir à ta mère ma chérie, dis quelques mots, elle t’entend tu sais. » Une seconde voix renchérit « Ma chérie, tout le monde te regarde, tu n’as même pas pleuré, les gens vont penser que tu n’es pas triste que ta maman soit morte, et puis, tu sais, elle attend que tu lui dises au revoir pour monter au Ciel. »

L’auteure


Osvalde Lewat est née à Garoua au Cameroun. Photographe d’art, réalisatrice de films documentaires plusieurs fois primés, elle vit à Paris. Les Aquatiques est son premier roman.

Critiques 

« La narration très visuelle nous place à hauteur de ce que voit l’héroïne, créant un parallèle entre le désir de liberté et le sentiment d’enfermement de la femme et du pays. Au Zambuena, les ambitions politiques de Tashun et les créations de Sammy – bientôt jeté en prison suite à des accusations d’homosexualité – ne sont pas compatibles. » Gladys Marivat, Le Monde. 

« Osvalde Lewat ose affronter avec ce premier roman l’un des tabous ultimes des sociétés africaines contemporaines : l’homosexualité. D’une écriture au scalpel, elle dépeint cette folie collective qui se déchaîne lorsqu’une communauté se croit menacée par les mutations du monde. » Kidi Bebey, Le Monde.

« Dans Les Aquatiques, les personnages féminins sont particulièrement travaillés avec Keuna, la galeriste mère célibataire et Sennke, la petite sœur religieuse. » Anne Bocandé, Jeune Afrique.

Contact Presse :

editionsnimba@gmail.com 

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